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Accueil articles 4-EUROPE: en sortir, s'en sortir !

Bandera et le nazisme ukrainien champions de l’« Occident » – par Annie Lacroix-Riz – historienne

21 janvier 2023
Temps de lecture62 mins de lecture
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Annie Lacroix-Riz, professeur émérite d’histoire contemporaine, université Paris 7

Texte soutenu par :

  • Léon Landini, président de l’Amicale Carmagnole-Liberté (anciens FTP-MOI), président du PRCF, ancien officier FTP-MOI, Grand Mutilé de Guerre, Médaille de la Résistance, Officier de la Légion d’honneur, décoré par l’URSS pour faits de Résistance
  • Pierre Pranchère, ancien Franc-Tireur et Partisan français des Maquis de Corrèze, Combattant volontaire de la Résistance, ancien député de la Nation, ancien député européen, ancien membre du Comité central du PCF, vice-président du PRCF
  • Hermine Pulvermacher, ancien agent de liaison des FTP-MOI, ancienne secrétaire générale du Groupe communiste à l’Assemblée nationale, Chevalier de la Légion d’honneur au titre de la Résistance, titulaire de l’Ordre national du Mérite 

Eine deutsche Übersetzung ist unten verfügbar

Translation in English below

Les illustrations ne sont pas le fait de l’auteur mais de la rédaction.


La guerre d’Ukraine a été lancée par la Russie après huit ans d’agression ukraino-occidentale (2014-2022) contre les russophones de l’Est ukrainien. Leurs 14 000 morts, en majorité des civils, avaient intéressé nos grands médias aussi peu que ceux d’Irak, de Serbie, d’Afghanistan et de Syrie, attaqués, depuis 1991, par les États-Unis en quête mondiale de contrôle pétrolier et gazier et autres matières premières, sous couvert de l’OTAN soumis à commandement unique américain depuis sa fondation (1950). La coalition occidentale, qui a d’emblée ridiculisé l’objectif officiel russe de « dénazification » annoncé en février 2022 – conforme aux « principes politiques » inscrits dans le Protocole de la Conférence de Potsdam (1er août 1945) [1] ‑‑, affirme agir contre la Russie au nom de la « démocratie » (nouveau nom du « Monde libre » de l’époque soviétique) ‑‑ . La guerre se prolongeant, l’« Occident » fait évoluer le concept de « démocratie » et « couvre » la vénération de l’État ukrainien « allié » pour ses criminels de guerre et d’avant-guerre. Ainsi érige-t-il le nazi ukrainien Stepan Bandera (1909-1959) en héraut de l’« indépendance ukrainienne » : léger défaut qu’il lui pardonne autant qu’à la « démocratie » ukrainienne post-Maïdan la promotion des groupements nazis et les coups de gourdin que le multi-millionaire Zelenski, digne successeur du milliardaire Porochenko, administre au peuple ukrainien : destruction du code du travail, des horaires aux salaires, et interdiction des partis et journaux d’opposition, requis par les « investisseurs » états-uniens.

La « démocratie » ukraino-américaine depuis 2004 : « héros national » et majors pétrolières américaines

Bandera n’est devenu un « héros national » que depuis la « Révolution orange » américaine de 2004, et surtout depuis le coup d’État de Maïdan organisé en février 2014 par Washington contre un intolérable gouvernement ukrainien, légal mais prorusse. Sa cheffe d’orchestre la vice-secrétaire d’État aux affaires politiques, Victoria Nuland, madone néo-conservatrice du National Endowment for Democracy (CIA) et russophobe (et sinophobe) compulsive, assure son poste ukrainien depuis 1993, sous gestion démocrate ou républicaine (hors présidence Trump). Elle a avoué le 13 décembre 2013 devant le National Press Club, dans une conférence financée par le groupe pétrolier Chevron[2], puis le 15 janvier 2014 devant le comité de politique extérieure du Sénat, que le gouvernement américain avait, depuis la chute de l’URSS, « dépensé cinq milliards de dollars » pour faire triompher la « démocratie » en Ukraine ‑‑ et que Chevron avait signé le 5 novembre précédent un accord pour dix milliards de dollars d’investissement en vue de forages qui mettraient fin à la « dépendance du pays envers la Russie »[3]. Mme Nuland, cantinière des putschistes de Maïdan, a depuis lors fabriqué les gouvernements ukrainiens et présidé, avec le reste de l’appareil d’État, au réarmement jusqu’aux dents de l’Ukraine, que Washington a intégrée de fait aux opérations de l’OTAN depuis juillet 2021[4].

Le chef d’état major de l’armée de Kiev posant avec les néo nazis de Secteur Droit dans une pièce remplis de portraits et de statues des leaders collaborateurs ukrainiens du IIIe Reich
Inventaire de quelques uns des monuments nazis en Ukraine : https://forward.com/news/462916/nazi-collaborator-monuments-in-ukraine/

L’intimité des États-Unis avec le nazisme ukrainien en général a précédé la chute de l’URSS. Leur intérêt pour la caverne d’Ali Baba ukrainienne, comme celui de tous les impérialismes, n’a jamais cessé depuis l’« ouverture » de la Russie tsariste, qui leur avait cédé son économie moderne et concentrée, de la banque aux matières premières. Comme le Reich occupa longtemps le devant de la scène ukrainienne, surtout depuis la Première Guerre mondiale, les banques américaines accompagnèrent celles du Reich dans l’entre-deux-guerres. Mais au rôle second que dictait alors le primat allemand.

L’ère allemande du nazisme ukrainien

Car le Reich, première puissance à reconnaître la Russie en 1922, tint le haut du pavé dans la Russie soviétique traitée en paria par la « communauté internationale » impérialiste. Même dans l’Ukraine qu’il avait arrachée, en 1918 (jusqu’à sa défaite de novembre), à la Russie assaillie de toutes parts par quatorze puissances impérialistes de 1918 à 1920[5], et que les bolcheviques reconquirent depuis 1920. En reconnaissant l’État soviétique, Berlin y récupéra sa capacité de nuisance, « couvert » par le Vatican : auxiliaire du Reich depuis la fin du 19e siècle et plus encore depuis 1914, la Curie mandata le clergé catholique germanique à l’espionnage militaire préparatoire au nouvel assaut projeté[6].

Les nazis bandéristes dans l’avant-guerre

C’est dans ce contexte que grandit Bandera, produit-type de l’uniatisme de Galicie orientale (Ukraine occidentale), arme de guerre de l’Église romaine contre l’orthodoxie depuis 1595-1596. Fils d’un prêtre uniate, il fut élevé comme ses pareils dans la haine fanatique des Polonais, des Russes, des juifs et des opposants, sous l’autorité d’Andreï Szepticky évêque uniate de Lemberg (Lwow en polonais, Lvov en russe, Lviv en ukrainien) nommé en 1900. Russophobe, polonophobe et antisémite de choc, Szepticky devait comme tous ses prédécesseurs convertir les orthodoxes de l’Est, mission liée à la conquête germanique. Ce fut d’abord au service de Vienne, maîtresse de la Galicie orientale, puis, Pie X préférant depuis 1907 les puissants Hohenzollern aux Habsbourg moribonds, l’évêque accompagna jusqu’à sa mort (novembre 1944) le Drang nach Osten (« poussée vers l’Est ») du Reich, impérial, « républicain » et hitlérien.

Le Reich, qui finançait avant 1914 « l’autonomisme ukrainien » contre la Russie, transforma l’Ukraine en fief militaire pendant la Première Guerre mondiale. Il accrut ensuite l’effort dans la Galicie orientale, dévolue en 1921 par la France antisoviétique à la Pologne réactionnaire Depuis 1929, Berlin entretenait l’« Organisation des Ukrainiens nationalistes » (OUN) que Stefan Bandera (20 ans), « chef de l’organisation terroriste ukrainienne en Pologne », avait fondée avec ses fidèles lieutenants Mykola Lebed et Iaroslav Stetsko. Ils participèrent, à la campagne antisoviétique sur « la famine génocidaire en Ukraine » décrite dès 1987 par le photographe et militant syndicaliste canadien Douglas Tottle, pionnier de l’étude du nazisme ukrainien[7]. Lancée par le Reich et le Vatican, à l’été 1933, c’est-à-dire après que l’excellente récolte de juillet eut mis fin à la disette ou à la famine, répercutée avec zèle par tous leurs alliés, dont la Pologne, avec pour centre Lwow, elle prépara idéologiquement la conquête de l’Ukraine. Berlin et le Vatican s’étaient engagés par un des deux articles secrets du Concordat du Reich de juillet 1933 à la mener ensemble [8].

Les bandéristes rendirent en Pologne aussi de grands services, non seulement contre les juifs mais aussi contre l’État. Bandera et Lebed assassinèrent le 15 juin 1934, année faste des attentats allemands contre les chefs d’État et ministres, le ministre de l’Intérieur polonais, Bronisław Pieracki, pourtant en extase, comme ses chefs, Pilsudski et Beck, devant « l’ami allemand ». Les nazis de l’OUN jouaient en Galicie orientale, a écrit Grzegorz Rossolinski-Liebe en 2014 dans sa thèse de référence sur Bandera, le même rôle que les oustachis croates d’Ante Pavelitch, les nazis slovaques du Parti Hlinka, les Gardes de fer roumains et autres nazis d’Europe orientale : gavés de marks, ils avaient tous « adopté le fascisme, l’antisémitisme, le suprématisme racial, le culte de la guerre et toute une gamme de valeurs d’extrême droite »[9]. Pour ne pas froisser ses « amis » allemands, Varsovie commua la peine de mort de Bandera et Lebed édictée (seulement) en 1936 en prison à vie. L’occupant allemand les en libéra dès l’invasion de septembre 1939.

Les nazis bandéristes dans la Deuxième Guerre mondiale

Depuis lors, l’OUN uniate, puissante en Ukraine slovaque et polonaise (absente d’Ukraine soviétique), fut le laquais du Reich. Elle fut subdivisée en 1939-1940 en OUN-M et OUN-B, respectivement dirigés par Andrei Melnik et par le trio Bandera-Lebed-Stetsko, divisés seulement par leur désaccord, de façade, sur « l’indépendance ukrainienne » : Melnik n’en parlait plus, Bandera chérissait par le verbe « l’indépendance » dont le Reich ne voulait à aucun prix.

Les deux OUN aidèrent le Sipo-SD (la Gestapo) et l’Abwehr à préparer l’occupation de la Pologne, puis de l’URSS. Ses membres peuplèrent les « académies [allemandes] de police » de Pologne occupée et accrurent leurs ravages après Barbarossa : aux côtés de la Wehrmacht, ils liquidèrent immédiatement 12 000 juifs en Galicie orientale, et ne cessèrent plus. Supplétifs du Sipo-SD, ils torturèrent et exterminèrent sans répit avec la bénédiction des clercs uniates, dont Szepticky, bénisseur des bandéristes de la 14e Légion des Waffen SS Galicia (1943-1944) et d’ailleurs. Dans les Einsatzkommandos, les prisons, les camps de concentration et ailleurs, les deux OUN massacraient les « ennemis de la nation ukrainienne » : Ukrainiens « non loyaux », juifs de toute nationalité, Russes et Polonais non juifs, dont les 100 000 de Volhynie, exploit de Bandera qui perturbe les actuels rapports (faussement) idylliques Varsovie-Kiev. En Pologne et en URSS, jusqu’à la libération soviétique complète de l’Ukraine (Lvov, juillet 1944), ces champions du « nettoyage ethnique » jouèrent dans « la destruction des juifs » le rôle des « États satellites [du Reich] par excellence » (Croatie et Slovaquie)[10]. Le conflit officiel, très secondaire, entre Berlin et les bandéristes, sur « l’indépendance » ukrainienne, valut en 1942 à Bandera et Stetsko l’emprisonnement en « camp d’honneur » à Sachsenhausen (à 30 km de Berlin). Lebed, en fuite, dirigea en leur nom l’« armée insurrectionnelle ukrainienne » (UPA) : formée en 1942 de ces polices auxiliaires de la Wehrmacht et de la SS, l’UPA liquidait les ennemis communs.

Bandera et Stetsko auraient été libérés de leur « bunker d’honneur » hôtelier jusqu’en septembre 1944, contèrent-ils a posteriori à la CIA. En juillet 1944, une grande partie des massacreurs avait quitté l’Ukraine dans les fourgons allemands. Berlin fonda pour ses nazis ukrainiens le « Conseil suprême ukrainien de libération » (UHVR), puis, en novembre 1944 un « Comité national ukrainien » ‑‑ à majorité bandériste. Haute preuve de « résistance nationale et antinazie »! La prise soviétique de Berlin les précipita à Munich, centre historique du nazisme intérieur et de l’expansion du Deutschtum depuis l’entre-deux-guerres[11], devenu au printemps 1945 une des capitales de la zone d’occupation américaine. Sur les « 250 000 Ukrainiens » établis en 1947 « en Allemagne, en Autriche et en Italie », prétendues « personnes déplacées », « un grand nombre étaient des membres avérés ou des sympathisants de l’OUN »[12].

Le reste des criminels de l’OUN-UPA étaient restés en Galicie orientale désormais soviétique où, clandestins, ils massacrèrent encore, sous la houlette de leurs clercs uniates : « en Ukraine occidentale », des « dizaines de milliers » d’entre eux tuèrent « 35 000 cadres de l’armée et du parti soviétiques entre 1945 et 1951 »[13], dirigés par leurs amis étrangers, non plus seulement allemands, mais aussi américains.

De la légende post-Stalingrad du combat pour l’indépendance nationale aux articles du Monde de janvier 2023

La défaite du Reich se profilant après Stalingrad, l’OUN-UPA commença à s’inventer une histoire « résistante » : clé de la propagande russophobe actuelle, cette légende fut diffusée dans tout l’« Occident » quand la clique Bandera devint officiellement « alliée » contre l’URSS. Ainsi se développa le mythe d’une « résistance des nationalistes ukrainiens » aussi antinazie qu’antibolchevique, qu’entretient désormais la grande presse « occidentale ». Le Monde a consacré les 7 et 8 janvier à Bandera, deux articles à ce héros naïf de l’indépendance ukrainienne. Le premier, « Stepan Bandera, l’antihéros ukrainien glorifié après l’agression russe » poussait l’indulgence à tel point qu’il y en eut, peut-être devant des réactions nombreuses, un second. Le titre fut plus engageant ‑‑ « Guerre en Ukraine : le mythe Bandera et la réalité d’un collaborateur des nazis » ‑‑, pas le contenu : Bandera « luttait par tous les moyens pour libérer l’Ukraine des jougs successifs de la Pologne et de l’Union soviétique ». Il ne collabora avec « l’Allemagne nazie » que pour ce noble objectif qui lui fit voir en Hitler « un allié possible pour lancer la révolution nationale ukrainienne contre l’oppresseur soviétique qui avait orchestré, entre autres atrocités, la grande famine de 1932-1933, l’Holodomor, décimant de 3 à 5 millions d’Ukrainiens. » Il avait donc bien des excuses.

Les deux articles, truffés de gros mensonges et de mensonges par omission, font de Bandera « un symbole de résistance et d’unité nationale », un héros complexe et « contesté ». Ce qualificatif a indigné Arno Klarsfeld, qu’alarme désormais la glorification « occidentale » des nazis ukrainiens : « Le Monde devient un journal partial et mensonger : Bandera n’est pas une figure “controversée”, il a activement participé à la Shoah. Comment Le Monde qualifierait Goring ? “controversé” lui aussi ? honte pour un journal sérieux !!! c’est réellement honteux. » Le 15 mars 2014, le journal admettait encore que le coup d’État de Maïdan avait mis les nazis à la tête de l’Ukraine. Certes, avec sa russophobie héritée de l’organe du Comité des Forges, Le Temps, son prédécesseur : « L’extrême droite ukrainienne, cible inespérée pour Moscou. La visibilité sur Maïdan des groupuscules néonazis, ultra-minoritaires, nourrit la propagande russe contre le nouveau pouvoir à Kiev ». Alors, fondée ou pas? La science historique avait avancé dès 1987, avec Tottle sur la « famine génocidaire », sur les massacres et sur les escroqueries de l’OUN-OPA sur ses activités de 1929 à 1945[14]. Rossolinski-Liebe ‑‑ dont l’après-« révolution orange » en Ukraine a menacé la sécurité personnelle et interdit les conférences ‑‑, a complété le tableau sur le criminel absolu Bandera. L’article du Monde du 8 janvier mentionne sa thèse, sans mot dire, et pour cause, de son contenu.

La tutelle américaine sur le dossier ukrainien depuis 1944-1945

Les héros ukraino-nazis de « l’indépendance nationale » ont compté beaucoup dans les longs préparatifs de la présente ère américaine de l’Ukraine. Dans leur objectif de conquête mondiale, les États-Unis incluaient la Russie en général, et l’Ukraine en particulier, mais durent ici se contenter à l’ère allemande de « l’Europe » d’un rôle mineur[15]. Le capital financier américain s’était, depuis 1919, associé aux capitaux allemands en Europe orientale. Sa grande presse, dont Hearst, porte-parole des milieux germano-américains, participa à la campagne sur « la famine génocidaire en Ukraine » à partir de 1935 – cinquante ans avant le tapage reaganien sur « l’Holodomor » (son nouveau nom)[16]. La fin de la Deuxième Guerre mondiale sonna l’heure, sinon de la relève du Reich, de la collaboration avec les héritiers du Reich en vue, notamment, de la conquête de l’Ukraine.

La stratégie américaine de conquête de l’Europe entière se dévoila entre le compromis territorial de Yalta en février 1945, haï d’emblée, et la décision définitive, en 1947-1948, de liquider, non seulement la zone d’influence soviétique, mais l’État soviétique avec. La tâche fut confiée à Frank Wisner et George Kennan. Wisner, avocat d’affaires de Wall Street, avait été envoyé en 1944 en Roumanie par l’avocat d’affaires Allen Dulles, chef de l’OSS-Europe depuis novembre 1942, à Berne : il fallait éviter un avenir soviétique à ce pays champion des massacres antisémites en négociant avec ses élites qui y avaient trempé[17]. Kennan, diplomate, avait passé sa carrière, depuis 1931 à Riga (Lettonie) puis dans divers postes, à combattre l’URSS[18]. Le Département d’État confia donc à ce tandem, dans le cadre de la CIA (successeur officiel de l’OSS) fondée en juillet 1947, l’application de la directive 10/2 du National Security Council du 18 juin 1948 qui prescrivait la liquidation générale du socialisme européen[19]. Vedette de la Guerre froide, Kennan, raisonnable depuis sa retraite, mit, en vain, Washington en garde contre l’expansion de l’OTAN à l’Est, contre la Russie, après 1991[20].

L’Ukraine occupait dans cette ligne un rôle central, et Washington s’appuya sur l’expérience de l’Allemagne (occidentale) redevenue alliée à peine vaincue (comme après la Grande Guerre). L’historien Christopher Simpson a décrit dès 1988 l’incroyable sauvetage-recyclage par l’OSS et ses successeurs (« Strategic Services Unit » puis CIA) des criminels de guerre européens, Allemands et Ukrainiens en-tête. Harry Rositzke, chef depuis 1945, à Munich, des « opérations secrètes à l’intérieur de l’URSS » des nazis ukrainiens – et agent loyal qui ne cita aucun nom ‑‑, fit cet aveu en 1985 : « Nous savions parfaitement ce que nous faisions. La base du boulot était de se servir de n’importe quelle ordure du moment qu’elle était anticommuniste »[21]. Les historiens américains Breitman et Goda, spécialistes de la « Shoah » collaborateurs réguliers du Département d’État, ont complété le dossier en 2010.

Washington eut grand besoin du Vatican qui, sauveteur de masse des criminels de guerre via le clergé européen, maintint sa collaboration avec les héritiers du Reich mais l’adapta à son alignement sur les États-Unis maîtres de l’« Europe occidentale » et grands bailleurs de fonds (à usage intérieur, italien, et international). La Curie continua à gérer son vivier uniate de Lvov, via les prélats et les prêtres clandestins. Avait succédé à Szepticky décédé en novembre 1944 le chef bandériste Ivan Bucko, ancien « évêque auxiliaire de Lvov » (depuis 1929), associé aux préparatifs de Barbarossa puis à la « rechristianisation » ratée des Russes. Washington agréa dès l’été 1945 cet « expert du Vatican sur les questions ukrainiennes [d’]opinions radicalement antirusses », comme « visiteur apostolique des Ruthènes de l’armée d’Ukraine » (l’OUN-UPA), chef, à Rome, jusqu’en 1971, « des Ukrainiens en Europe occidentale »[22].

Dès juillet 1944, juste avant l’entrée de l’Armée rouge à Lvov, les massacreurs du « Conseil suprême ukrainien de libération » (UHVR) avaient, prélats compris, traité, sous l’aile romaine, « avec les gouvernements occidentaux ». Les alliés-rivaux anglais et américains collaborèrent avec les groupes dirigés, d’une part, par Bandera-Stetsko (80% des effectifs ukrainiens des « camps de personnes déplacées en Australie, au Canada, en Grande-Bretagne, aux États-Unis et autres pays occidentaux à la fin des années 1940 ») et, d’autre part, par Lebed et le prélat uniate Ivan Hrinioch, agent de liaison avec le Vatican[23].

Les Américains avaient dès mai 1945 récupéré et installé, tout près de Munich, comme espion en chef, le général nazi (membre du NSDAP) de la Wehrmacht Reinhard Gehlen : chef du « renseignement militaire allemand sur le front de l’Est » dans l’URSS occupée (Fremde Heere Ost, FHO), Gehlen, responsable des « interrogatoires », avait dirigé les collaborateurs soviétiques de toutes les régions occupées, dont l’Ukraine et fabriqué depuis 1942 l’armée Vlassov. Ces soldats de l’Armée rouge ralliés à la Wehrmacht pour ne pas périr formèrent des bandes criminelles qui rendirent, en URSS et jusque contre les résistants français en 1943-1944[24], les mêmes services que les nazis uniates. Gehlen, grand criminel de guerre, reçut en 1945 d’immenses responsabilités : l’espionnage de renseignement et d’agression contre l’URSS, mais aussi l’action anticommuniste en zone américaine. Adenauer, qui l’appréciait autant, lui confia, à la fondation de la RFA, à l’automne 1949, ses services secrets : le grand nazi Gehlen dirigea donc le Bundesnachrichtendienst (BND) jusqu’à sa retraite en 1968[25]. Vu l’expérience allemande acquise depuis la décennie 1930, son apport en Ukraine fut décisif. Entouré exclusivement d’anciens nazis, dont ses anciens adjoints en URSS occupée, Gehlen maintint donc sans rupture la collaboration germano-ukrainienne.

Londres et Washington collaborèrent et rivalisèrent dans l’usage de Bandera et de ses sbires. Washington fut plus discret mais laissa les bandéristes (majoritaires) et autres membres de l’OUN se reconstituer à Munich et alentour. Les alliés-rivaux refusèrent sous tous les prétextes de livrer Bandera et autres criminels de guerre ukrainiens « réfugiés » à l’URSS, qui les réclamait depuis le début de 1946 pour les juger. Les Américains aidèrent Bandera à s’installer à Munich dès août 1945, lui forgèrent des papiers d’identité (au nom de Stefan Popel) et autres faux documents, dont l’un d’« interné dans les camps de concentration nazis du 15 septembre 1941 au 6 mai 1945 [et] libéré du camp de concentration de Mauthausen » ‑‑ une des légendes de la presse « occidentale » actuelle. Ils le logèrent et lui procurèrent maintes facilités, dont un lot de cartes de journaliste, y compris pour un journal « français ».

La CIA confia à Gehlen et à son BND le soin de « traiter » le compromettant Bandera, au service des « opérations » militaires en Ukraine – toujours classifiées. Bandera rapportait directement à Heinz Danko Herre, ancien second de Gehlen à la Fremde Heere Ost affecté entre autres à l’armée Vlassov et qui, « principal conseiller de Gehlen » au BND, adorait Bandera : « nous le connaissons depuis à peu près 20 ans, et, il dispose en Allemagne et en dehors, de plus d’un demi-million de partisans. » Washington fit traîner la demande de visa pour séjour aux États-Unis déposée par Bandera depuis 1955, mais le BND voulait mettre en contact direct son cher Bandera et les nazis ukrainiens d’Amérique, immigrés par dizaines de milliers depuis la fin des années 1940 : la complicité entre CIA et ministère de la Justice américain permit de violer la loi interdisant l’immigration aux nazis. « Les responsables de la CIA de Munich » finirent par accepter « l’octroi du[dit] visa en 1959 », mais Bandera ne put gagner les États-Unis : un agent du KGB l’exécuta à Munich, le 15 octobre 1959, « les Soviétiques ayant décidé qu’ils ne pouvaient se permettre la résurrection de l’alliance entre l’espionnage allemand et les fanatiques ukrainiens » (Breitman et Goda). Voilà pourquoi l’actuel « héros national » de l’Ukraine « indépendante » n’étendit pas ses activités outre-Atlantique.

Washington avait poursuivi, toujours en collaboration avec le BND, ses œuvres en Ukraine et alentour, notamment en Tchécoslovaquie, « la CIA fournissant l’argent, les approvisionnements, l’entraînement, les facilités radio et les parachutages des agents entraînés » de l’UPA. Aux États-Unis mêmes, la CIA promut d’autres alliés bandéristes en hérauts de la « démocratie » ukrainienne, tel Mykola Lebed, « sadique notoire et collaborateur des Allemands », qui avait début 1945 pris contact avec Allen Dulles à Berne : elle fit immigrer ce « chef responsable d’“assassinats de masse d’Ukrainiens, de Polonais et de juifs” », dénoncé par des immigrés d’Europe orientale, l’installa à New York en « résident permanent », puis fit naturaliser ce chef de la propagande « nationale ukrainienne » aux États-Unis. Depuis 1955, « des tracts furent jetés par avion au-dessus de l’Ukraine, et des émissions de radio intitulées Nova Ukraina furent diffusées depuis Athènes pour consommation ukrainienne ». Tous les pays de l’OTAN furent mobilisés à cet effet.

Quand le fiasco hongrois de novembre 1956 eut stoppé les actions militaires en Europe orientale (et poussé l’obsessionnel Wisner à la folie[26]), fleurit une prétendue « association sans but lucratif » (financée, comme le reste, par la CIA), dite Prolog, chargée d’inonder l’Ukraine de propagande antisoviétique. Hrinioch, second de Lebed, en dirigea l’antenne de Munich, l’« Ukrainische Gesellschaft für Auslandsstudien » (Société ukrainienne pour les études sur l’étranger). En « 1957, Prolog diffusa 1 200 programmes radiophoniques à raison de 70 heures par mois, et distribua 200 000 journaux et 5 000 tracts. » Elle organisait la distribution des « livres d’écrivains et poètes ukrainiens nationalistes », y compris en Ukraine soviétique, « jusqu’à la fin de la Guerre froide ». Elle « finançait le voyage des étudiants et des universitaires ukrainiens aux conférences universitaires, aux festivals internationaux de la jeunesse » et autres manifestations : à leur retour, les subventionnés rendaient compte à la CIA. Prolog était le seul « truchement des opérations de la CIA en direction de la République soviétique d’Ukraine et de ses quarante millions de citoyens ukrainiens. »

Dans les années 1960, les bandéristes américains, dont Lebed, firent leur conversion publique au philosémitisme, dénonçant systématiquement « les Soviétiques pour leur antisémitisme » ‑‑ thème très en vogue ces temps-ci. L’aristocrate catholique polono-américain Zbigniew Brzezinski, pilier depuis les années 1950 de la subversion permanente de l’URSS et de la scission Ukraine-Russie[27], préconisa en 1977, comme conseiller à la sécurité nationale de Jimmy Carter, l’extension de ce magnifique programme. Dans les années 1980, entre Carter et Ronald Reagan, Prolog se diversifia en direction des « autres nationalités soviétiques, qui incluaient les dissidents soviétiques juifs, suprême ironie », selon Breitman et Goda. Tactique géniale, après des décennies d’hostilité ou d’indifférence aux juifs européens[28], puisque la propagande « occidentale » transforma une URSS jadis haïe comme judéo-bolchevique en symbole de l’antisémitisme.

Les opérations américano-germano-ukraino-nazies contre l’URSS et l’Europe orientale, nommées « Cartel » puis « Aerodynamic » puis, dans les années 1980, « Qrdynamic », « Pddynamic » et « Qrplumb »[29] n’avaient jamais cessé. L’étude de Breitman et Goda s’achève en 1990, « au seuil de l’effondrement » de l’URSS : tout était alors prêt, en Ukraine, pour la phase suivante, gérée par Mme Nuland et les siens.


[1] La Documentation français, n° 664, 10 juillet 1947, en ligne.

[2] https://www.youtube.com/watch?v=rPVs5VuI8XI

[3] https://www.govinfo.gov/content/pkg/CHRG-113shrg91859/html/CHRG-113shrg91859.htm

[4] Traduire son effarante fiche Wikipédia en anglais, https://en.wikipedia.org/wiki/Victoria_Nuland, plus précise qu’en français ; https://fr.wikipedia.org/wiki/Victoria_Nuland 

[5] Sauf la Chine, désormais « populaire », s’y retrouvent es puissances « démocratiques » de la coalition russophobe de l’OTAN de 2022, dont les États-Unis, l’ex-Empire britannique (Canada et Australie inclus), la France, le Japon, la Pologne, l’Italie (liste complète : https://fr.wikipedia.org/wiki/Intervention_alli%C3%A9e_pendant_la_guerre_civile_russe )

[6] Lacroix-Riz, Le Vatican, l’Europe et le Reich de la Première Guerre mondiale à la Guerre froide (1914-1955), Paris, Armand Colin, 2010, chapitre 6 et passim.

[7]  Tottle, Fraud, Famine and Fascism, The Ukrainian Genocide Myth from Hitler to Harvard, Toronto, Progress Book, 1987, en ligne, chapitres 1-2.

[8] Le Vatican, l’Europe et le Reich, chapitre 7, dont p. 332-333 ; et https://www.historiographie.info/ukr33maj2008.pdf

[9] Stepan Bandera, The Life and Afterlife of a Ukrainian Nationalist.Fascism, Genocide and Cult, Stuttgart, ibidem Press, 2014, , pas traduite en français

[10] Raùl Hilberg, La destruction des juifs d’Europe, Paris, Gallimard, 1991, 2 vol., vol. 2, p. 612-642.

[11] Le Vatican, l’Europe et le Reich, passim.

[12] Richard Breitman et Norman Goda, Hitler’s Shadow : Nazi War Criminals, US Intelligence and the Cold War, National Archives, 2010, http://www.archives.gov/iwg/reports/hitlers-shadow.pdf, p. 76, et tout ce chapitre 5 « Collaborators : Allied intelligence and the Organization of Ukrainian Nationalists », p. 73-97 (désormais traduit, À l’ombre d’Hitler. Les services secrets américains et les criminels nazis pendant la Guerre froide, Paris, J.-C. Godefroy, 2022, ce chapitre 5 : « Collaborateurs : l’espionnage allié et l’organisation des nationalistes ukrainiens (OUN) »).

[13] Geoffrey Roberts, Les guerres de Staline, Paris, Delga, 2014 p. 437 (1e édition, Stalin’s Wars, 2006).

[14] Tottle, Fraud, Famine and Fascism, chapitre 9, « Collaboration and collusion »

[15] Roman Dmowski, L’avenir de la Pologne, chap. « La question ukrainienne », traduction annexée à la lettre 396 de Jules Laroche, Varsovie, 24 août 1930, URSS 1918-1940, vol. 678, archives diplomatiques.

[16] « The Hearst press. The campaign continues »,Tottle, Fraud, Famine and Fascism, chapitre 2, p. 13-21.

[17] Burton Hersh, The American Elite and the origins of the CIA, New York, Scribners, 1992, index Wisner.

[18] https://en.wikipedia.org/wiki/George_F._Kennan#Diplomatic_career, bibliographie énorme.

[19] Bibliographie Lacroix-Riz. « Impérialismes dominants en Ukraine de l’avant 1914 au sauvetage-recyclage germano-américain des criminels de guerre bandéristes (1890-1990) », chapitre de La Russie sans œillères, Paris, Delga, p. 145-169, 2022.

[20] Entretien James Peck, professeur d’histoire adjoint, New York University, collaborateur de Kennan pour ses ouvrages depuis les années 1980, avec le journaliste chinois Xia Wenxin, Global Times (GT), 29 mars 2022, https://www.globaltimes.cn/page/202203/1257094.shtml

[21] Interview du 16 janvier 1985, citée in Simpson, Blowback, p. 159, ce chapitre 12, et index Bandera et Lebed ; Rositzke, The CIA’s Secret Operations : espionage, counterespionage, and covert action, New York, Routledge, 2019 (1e édition, 1977).

[22] Le Vatican, l’Europe et le Reich, chap. 10-11, sur l’Ukraine soviétique, p. 614-615 et index Bucko.

[23] Mêlés, Breitman et Goda, Hitler’s Shadow, p. 77, et Rossolinski-Liebe, Stepan Bandera, plus précis, p. 280.

[24] Lacroix-Riz, La Non-épuration en France de 1943 aux années 1950, Paris, Dunod-Armand Colin, 2019, poche, 2022, p. 47, 82.

[25] Simpson, Blowback ; Naftali, « Reinhard Gehlen and the United States », in Breitman et al., U.S. Intelligence and the Nazis, p. 375-418. Pionnier, le journaliste E.H. Cookridge, agent de renseignements des Anglo-Américains pendant la guerre, Gehlen, spy of the century, London, Hodder and Stoughton, 1971.

[26] Puis au suicide (1965), Hersh, The old boys, et Simpson, Blowback, index Wisner.

[27] https://en.wikipedia.org/wiki/Zbigniew_Brzezinski

[28] Cette seule incidente, Peter Novick, The Holocaust in American Life, Boston, Houghton Mifflin, 1999, devenu L’holocauste dans la vie américaine, Paris, Gallimard, 2001, indispensable, et David Wyman, The Abandonment of the Jews : America and the Holocaust 1941-1945, New York, Pantheon Books, 1984, devenu L’abandon des juifs. Les Américains et la Solution finale, Paris, Flammarion, 1987.

[29] Breitman et Goda, Hitler’s Shadow, chapitre 5, passim, (et Simpson, Blowback, chapitre 12 et Rossolinski-Liebe, Bandera, chapitre 7).


Traduction allemande

Bandera und der ukrainische nazismus: champions deS « WEStENS »

Annie Lacroix-Riz, emeritierte Professorin für neuzeitliche Geschichte, Universität Paris 7

Tobias Baumann, traducteur plurilingue et historien à Berlin / mehrsprachiger Übersetzer und Historiker in Berlin

Der Ukraine-Krieg wurde von Russland nach acht Jahren ukrainisch-westlicher Aggression (2014-2022) gegen die russischsprachigen Menschen in der Ostukraine begonnen. Ihre 14.000 Toten, überwiegend Zivilisten, hatten unsere Mainstream-Medien ebenso wenig interessiert wie die Todesfälle im Irak, in Serbien, Afghanistan und Syrien, die seit 1991 von den USA angegriffen werden. Die Nordamerikaner streben weltweit nach der Kontrolle über Öl, Gas und andere Rohstoffe und zwar unter dem Deckmantel der NATO, die seit ihrer Gründung (1950) einem einzigen US-Kommando untersteht. Die westliche Koalition, die das offizielle russische Ziel der « Entnazifizierung », welche im Februar 2022 angekündigt wurde und den « politischen Prinzipien » des Protokolls der Potsdamer Konferenz (1. August 1945)[1]  entspricht, von Anfang an lächerlich gemacht hat, behauptet, im Namen der « Demokratie » (neuer Name für die « Freie Welt » während der Sowjetzeit) gegen Russland zu handeln. Als der Krieg weiterging, entwickelte der « Westen » das Konzept der « Demokratie » weiter und « deckte » die Verehrung des « verbündeten » ukrainischen Staates für seine Vorkriegs- und Kriegsverbrecher. So erhebt er den ukrainischen Nazi Stepan Bandera (1909-1959) zum Herold der « ukrainischen Unabhängigkeit »: Ein kleiner Schönheitsfehler, dass er ihm und der ukrainischen « Demokratie » nach dem Maidan die Förderung von Nazi-Gruppierungen ebenso verzeiht wie die Knüppel, die der Milliardär Selenski, ein würdiger Nachfolger des Milliardärs Poroschenko, dem ukrainischen Volk verabreicht: Zerstörung des Arbeitsgesetzes, von den Arbeitszeiten bis zu den Löhnen, und Verbot von Oppositionsparteien und -zeitungen, wie von den US-amerikanischen « Investoren » gefordert.

DIE UKRAINISCH-AMERIKANISCHE « DEMOKRATIE » SEIT 2004: « NATIONALHELD » UND US-AMERIKANISCHE ÖLMAGNATEN

Bandera ist erst seit der amerikanischen « orangenen Revolution » von 2004 und vor allem seit dem von Washington gegen eine untragbare, legale, aber prorussische ukrainische Regierung organisierten Maidan-Putsch im Februar 2014 zu einem « Nationalhelden » geworden. Die stellvertretende Außenministerin für politische Angelegenheiten, Victoria Nuland, eine neokonservative Madonna des National Endowment for Democracy (CIA) und zwanghafte Russophobikerin (sowie Sinophobikerin), hat ihren ukrainischen Posten seit 1993 unter demokratischer oder republikanischer Führung (außerhalb der Präsidentschaft Trumps) inne. Sie gestand am 13. Dezember 2013 vor dem National Press Club auf einer vom Ölkonzern Chevron[2] finanzierten Konferenz und am 15. Januar 2014 vor dem außenpolitischen Ausschuss des Senats, dass die US-Regierung seit dem Zusammenbruch der UdSSR « fünf Milliarden Dollar ausgegeben » habe, um der « Demokratie » in der Ukraine zum Sieg zu verhelfen, und dass Chevron am 5. November zuvor einen Vertrag über Investitionen in Höhe von zehn Milliarden Dollar für Bohrungen unterzeichnet habe, welche die « Abhängigkeit des Landes von Russland »[3] beenden würden. Frau Nuland, die Kantinenwirtin der Maidan-Putschisten, hat seitdem die ukrainischen Regierungen ausgeheckt und zusammen mit dem Rest des Staatsapparats die intensive Aufrüstung der Ukraine vorangetrieben, die Washington ab Juli 2021 de facto in die NATO-Operationen integriert hat.

Die Vertrautheit der USA mit dem ukrainischen Nationalsozialismus im Allgemeinen bestand schon vor dem Zusammenbruch der UdSSR. Ihr Interesse an der ukrainischen Ali-Baba-Höhle hat, wie das aller Imperialismen, seit der « Öffnung » des zaristischen Russlands, das ihnen seine moderne, konzentrierte Wirtschaft – vom Bankwesen bis zu den Rohstoffen – überlassen hatte, nie aufgehört. Da das Deutsche Reich vor allem seit dem Ersten Weltkrieg lange Zeit die Hauptrolle in der Ukraine spielte, begleiteten die amerikanischen Banken in der Zwischenkriegszeit die des Deutschen Reiches. Allerdings spielten sie nur eine untergeordnete Rolle, wie es der deutsche Primat damals diktierte.

DIE DEUTSCHE ÄRA DES UKRAINISCHEN NAZISMUS

Denn das Deutsche Reich, das 1922 als erste Macht Russland anerkannte, behielt die Oberhand in Sowjetrussland, das von der imperialistischen « internationalen Gemeinschaft » als Paria behandelt wurde. Selbst in der Ukraine, die es 1918 (bis zu seiner Niederlage im November) dem von 1918 bis 1920 von vierzehn imperialistischen Mächten von allen Seiten angegriffenen Russland abgerungen hatte,[4] und das die Bolschewiken seit 1920 zurückeroberten. Durch die Anerkennung des Sowjetstaates gewann Berlin seine Fähigkeit zurück, Schaden anzurichten, und wurde dabei vom Vatikan « gedeckt »: Die Kurie war seit dem Ende des 19. Jahrhunderts und verstärkt seit 1914 eine Hilfstruppe des Reiches und beauftragte den katholischen Klerus in Deutschland mit Militärspionage zur Vorbereitung des geplanten neuen Angriffs.[5]

Die Bandera-Nazis in der Vorkriegszeit

In diesem Umfeld wuchs Bandera auf, geprägt durch den ostgalizischen (westukrainischen) Uniatismus, der seit 1595-1596 die Kriegswaffe der römisch-apostolischen Kirche gegen die Orthodoxie war. Als Sohn eines unierten Priesters wurde er wie seine Altersgenossen unter Andrej Szepticky, dem 1900 ernannten unierten Bischof von Lemberg (polnisch Lwow, russisch Lvov, ukrainisch Lviv), zu fanatischem Hass auf Polen, Russen, Juden und Andersgläubige erzogen. Der russophobe, polonophobe und schockierend antisemitische Szepticky sollte wie alle seine Vorgänger die Orthodoxen im Osten bekehren, eine Aufgabe, die mit der germanischen Eroberung verbunden war. Da Pius X. seit 1907 die mächtigen Hohenzollern den sterbenden Habsburgern vorzog, begleitete der Bischof bis zu seinem Tod (November 1944) den Drang nach Osten des kaiserlichen, « republikanischen » und Hitlerschen Reiches.

Das Deutsche Reich, das vor 1914 den « ukrainischen Autonomismus » gegen Russland finanziert hatte, verwandelte die Ukraine während des Ersten Weltkriegs in eine militärische Hochburg. Seit 1929 unterhielt Berlin die « Organisation Nationalistischer Ukrainer » (OUN), die Stefan Bandera (20), der « Führer der ukrainischen Terrororganisation in Polen », zusammen mit seinen treuen Leutnants Mykola Lebed und Jaroslaw Stetsko gegründet hatte. Sie beteiligten sich an der antisowjetischen Kampagne über die « genozidale Hungersnot in der Ukraine », welche der kanadische Fotograf und Gewerkschaftsaktivist Douglas Tottle, ein Pionier der Erforschung des ukrainischen Nationalsozialismus, bereits 1987 beschrieben hatte.[6] Diese Kampagne wurde vom Deutschen Reich und dem Vatikan im Sommer 1933 gestartet, d. h. nachdem die ausgezeichnete Ernte im Juli die Hungersnot beendet hatte; von allen ihren Verbündeten, einschließlich Polen, eifrig weiterverbreitet, mit Lwow als Zentrum, und bereitete ideologisch die Eroberung der Ukraine vor. Berlin und der Vatikan hatten sich in einem der beiden geheimen Artikel des Reichskonkordats vom Juli 1933 verpflichtet, sie gemeinsam durchzuführen.[7]

Auch in Polen leisteten die Banderisten große Dienste, nicht nur gegen die Juden, sondern auch gegen den Staat. Bandera und Lebed ermordeten am 15. Juni 1934, dem Glanzjahr deutscher Attentate auf Staatsoberhäupter und Minister, den polnischen Innenminister Bronisław Pieracki, obwohl er wie seine Chefs Pilsudski und Beck in Ekstase über den « deutschen Freund » war. Die OUN-Nazis spielten in Ostgalizien, so schrieb Grzegorz Rossolinski-Liebe 2014 in seiner Standard-Dissertation über Bandera, die gleiche Rolle wie die kroatischen Ustascha unter Ante Pavelitsch, die slowakischen Nazis der Hlinka-Partei, die rumänischen Eisernen Garden und andere osteuropäische Nazis: Mit Reichsmark vollgestopft, hatten sie alle « Faschismus, Antisemitismus, Rassensuprematismus, Kriegskult und eine ganze Reihe von rechtsextremen Werten übernommen ».[8] Um seine deutschen « Freunde » nicht zu brüskieren, wandelte Warschau die (erst) 1936 verhängte Todesstrafe für Bandera und Lebed in lebenslange Haft um. Die deutschen Besatzer ließen sie nach der Invasion im September 1939 wieder frei.

Die Bandera-Nazis im Zweiten Weltkrieg

Seitdem war die unierte OUN, die in der slowakischen und polnischen Ukraine stark war (in der Sowjetukraine fehlte sie), der Lakai des Deutschen Reiches. Sie wurde 1939/40 in die OUN-M und OUN-B unter Andrej Melnik bzw. dem Trio Bandera-Lebed-Stetsko unterteilt, die nur durch ihre vordergründige Meinungsverschiedenheit über die « ukrainische Unabhängigkeit » gespalten waren: Melnik sprach nicht mehr davon, Bandera hielt mit dem Verb « die Unabhängigkeit » hoch, die das Reich um keinen Preis wollte.

Die beiden OUN halfen der Sipo-SD (Gestapo) und der Abwehr bei der Vorbereitung der Besetzung Polens und später der UdSSR. Ihre Mitglieder bevölkerten die « Polizeiakademien » im besetzten Polen und steigerten ihre Verheerungen nach Barbarossa: An der Seite der Wehrmacht liquidierten sie sofort 12.000 Juden in Ostgalizien und hörten nicht mehr auf. Als Handlanger der Sipo-SD folterten und vernichteten sie unerbittlich mit dem Segen unierter Geistlicher, darunter Szepticky, der die Banderisten in der 14. Legion der Waffen-SS Galizien (1943-1944) und anderswo segnete. In den Einsatzkommandos, Gefängnissen, Konzentrationslagern und anderswo massakrierten beide OUN die « Feinde der ukrainischen Nation »: « illoyale » Ukrainer, Juden aller Nationalitäten, Russen und nichtjüdische Polen, darunter die 100.000 von Wolhynien, eine Heldentat Banderas, welche die derzeitigen (fälschlich) idyllischen Beziehungen zwischen Warschau und Kiew stört. In Polen und der UdSSR spielten diese Meister der « ethnischen Säuberung » bis zur vollständigen sowjetischen Befreiung der Ukraine (Lemberg, Juli 1944) bei der « Vernichtung der Juden » eine ähnliche Rolle wie die « Satellitenstaaten [des Reiches] par excellence » (Kroatien und Slowakei).[9] Der offizielle, sehr nebensächliche Konflikt zwischen Berlin und den Banderisten über die ukrainische « Unabhängigkeit » brachte Bandera und Stetsko 1942 die Inhaftierung im « Ehrenlager » in Sachsenhausen (30 km von Berlin entfernt) ein. Der geflohene Lebed führte in ihrem Namen die « Ukrainische Aufstandsarmee » (UPA) an: 1942 aus diesen Hilfspolizeien der Wehrmacht und der SS gebildet, liquidierte die UPA gemeinsame Feinde.

Bandera und Stetsko sollen bis September 1944 aus ihrem Hotel-« Ehrenbunker » befreit worden sein, wie sie im Nachhinein gegenüber der CIA erzählten. Im Juli 1944 hatte ein Großteil der Massenmörder die Ukraine in deutschen Transportern verlassen. Berlin gründete für seine ukrainischen Nazis den « Obersten Ukrainischen Befreiungsrat » (UHVR) und im November 1944 ein « Ukrainisches Nationalkomitee », das mehrheitlich aus Banderisten bestand. Das war ein Beweis für « nationalen und antinazistischen Widerstand »! Die sowjetische Eroberung Berlins führte sie nach München, dem historischen Zentrum des inneren Nationalsozialismus und der Ausbreitung des Deutschtums in der Zwischenkriegszeit,[10] das im Frühjahr 1945 zu einer der Hauptstädte der amerikanischen Besatzungszone wurde. Von den « 250.000 Ukrainern », die sich 1947 « in Deutschland, Österreich und Italien » als angebliche « Vertriebene » niedergelassen hatten, « waren viele nachweislich Mitglieder oder Sympathisanten der OUN ».[11]

Der Rest der OUN-UPA-Verbrecher war im nunmehr sowjetischen Ostgalizien geblieben, wo sie im Untergrund unter der Führung ihrer unierten Kleriker immer noch Massaker verübten: « In der Westukraine » töteten « Zehntausende » von ihnen « 35.000 sowjetische Armee- und Parteikader zwischen 1945 und 1951 »,[12] von ihren ausländischen Freunden gelenkt, nicht mehr nur von den Deutschen, sondern auch von den Amerikanern.

Von der Post-Stalingrad-Legende vom Kampf für die nationale Unabhängigkeit zu den Artikeln in Le Monde vom Januar 2023

Als sich nach Stalingrad die Niederlage des Deutschen Reiches abzeichnete, begann die OUN-UPA, sich eine « Widerstands »-Geschichte zu erfinden: Diese Legende ist der Schlüssel zur heutigen russophoben Propaganda und wurde im gesamten « Westen » verbreitet, als die Bandera-Clique offiziell zum « Verbündeten » gegen die UdSSR wurde. So entwickelte sich der Mythos vom « Widerstand der ukrainischen Nationalisten », der ebenso antinazistisch wie antibolschewistisch war, und der nun von der großen « westlichen » Presse gepflegt wird. Le Monde widmete Bandera am 7. und 8. Januar zwei Artikel, die sich mit diesem naiven Helden der ukrainischen Unabhängigkeit befassten. Der erste, « Stepan Bandera, l’antihéros ukrainien glorifié après l’agression russe » („Stepan Bandera, der ukrainische Antiheld, der nach der russischen Aggression verherrlicht wurde“), trieb die Nachsicht so weit, dass es, vielleicht aufgrund der zahlreichen Reaktionen, einen zweiten Artikel gab. Der Titel war ansprechender: « Krieg in der Ukraine: Der Mythos Bandera und die Realität eines Nazi-Kollaborateurs ».   Bandera « kämpfte mit allen Mitteln, um die Ukraine von den aufeinanderfolgenden Jochs Polens und der Sowjetunion zu befreien ». Er arbeitete mit « Nazi-Deutschland » nur für dieses edle Ziel zusammen, das ihn in Hitler « einen möglichen Verbündeten sehen ließ, um die ukrainische nationale Revolution gegen den sowjetischen Unterdrücker zu starten, der neben anderen Gräueltaten die große Hungersnot von 1932-1933, den Holodomor, inszeniert hatte, bei der 3 bis 5 Millionen Ukrainer dezimiert wurden. » Bandera hatte also viele Ausreden.

Die beiden Artikel, die mit großen Lügen und Auslassungslügen gespickt sind, machen aus Bandera « ein Symbol des Widerstands und der nationalen Einheit », einen komplexen und « umstrittenen » Helden. Diese Bezeichnung empörte Arno Klarsfeld, den nun die « westliche » Glorifizierung der ukrainischen Nazis alarmiert: « Le Monde wird zu einer voreingenommenen und verlogenen Zeitung: Bandera ist keine `umstrittene´ Figur, er hat aktiv am Holocaust teilgenommen. Wie würde Le Monde Göring bezeichnen? Auch er ist `umstritten´ … eine Schande für eine seriöse Zeitung!!! das ist wirklich beschämend. » Am 15. März 2014 gab die Zeitung noch zu, dass der Maidan-Putsch die Nazis an die Spitze der Ukraine gebracht habe. Allerdings mit ihrer Russophobie, die sie vom Vorgängerorgan des Comité des Forges, Le Temps, geerbt hatte: « Die ukrainische extreme Rechte, ein unverhofftes Ziel für Moskau. Die Sichtbarkeit der ultraminoritären Neonazi-Gruppierungen auf dem Maidan nährt die russische Propaganda gegen die neue Macht in Kiew ». Begründet oder nicht? Die Geschichtswissenschaft hatte bereits 1987 mit Tottle über die « genozidale Hungersnot », die Massaker und die Betrügereien der OUN-OPA über ihre Aktivitäten von 1929 bis 1945 Fortschritte gemacht.[13] Rossolinski-Liebe ‑ dessen persönliche Sicherheit nach der « orangenen Revolution » in der Ukraine bedroht und dessen Vorträge verboten wurden – hat das Bild über den absoluten Verbrecher Bandera vervollständigt. Der Artikel in Le Monde vom 8. Januar erwähnt seine These, ohne ein Wort über ihren Inhalt zu verlieren, und das aus gutem Grund.

DIE AMERIKANISCHE VORMUNDSCHAFT ÜBER DIE UKRAINISCHE FRAGE SEIT 1944/45

Die ukrainisch-nazistischen Helden der « nationalen Unabhängigkeit » hatten einen großen Anteil an den langen Vorbereitungen für die gegenwärtige amerikanische Ära der Ukraine. Die USA schlossen Russland im Allgemeinen und die Ukraine im Besonderen in ihr Ziel der Welteroberung ein, mussten sich hier aber in der deutschen « Europa »-Ära mit einer untergeordneten Rolle begnügen.[14] Das amerikanische Finanzkapital hatte sich seit 1919 mit dem deutschen Kapital in Osteuropa verbündet. Seine große Presse, darunter Hearst als Sprachrohr der deutsch-amerikanischen Kreise, beteiligte sich ab 1935 an der Kampagne über die « genozidale Hungersnot in der Ukraine » – fünfzig Jahre vor dem Reaganschen Getöse über den « Holodomor » (so sein neuer Name).[15] Das Ende des Zweiten Weltkriegs läutete die Stunde, wenn nicht der Ablösung des Reichs, so doch der Zusammenarbeit mit den Erben des Reichs, die unter anderem die Eroberung der Ukraine zum Ziel hatte.

Die amerikanische Strategie, ganz Europa zu erobern, offenbarte sich zwischen dem von Anfang an verhassten territorialen Kompromiss von Jalta im Februar 1945 und der endgültigen Entscheidung 1947/48, nicht nur die sowjetische Einflusszone, sondern auch den sowjetischen Staat mit ihr zu liquidieren. Mit dieser Aufgabe wurden Frank Wisner und George Kennan betraut. Wisner, ein Wirtschaftsanwalt von der Wall Street, war 1944 von dem Wirtschaftsanwalt Allen Dulles, seit November 1942 Chef des OSS-Europa in Bern, nach Rumänien geschickt worden: Man sollte diesem Land, das Meister antisemitischer Massaker war, eine sowjetische Zukunft ersparen, indem man mit den Eliten, die in diese Massaker verwickelt waren, verhandelte.[16] Kennan, ein Diplomat, hatte seine Karriere seit 1931 in Riga (Lettland) und dann in verschiedenen Positionen damit verbracht, die UdSSR zu bekämpfen.[17] Das State Department beauftragte daher dieses Tandem im Rahmen der im Juli 1947 gegründeten CIA (offizieller Nachfolger des OSS) mit der Umsetzung der Direktive 10/2 des National Security Council vom 18. Juni 1948, die die allgemeine Liquidierung des europäischen Sozialismus vorschrieb.[18] Als Star des Kalten Krieges warnte der seit seiner Pensionierung vernünftige Kennan Washington vergeblich davor, mit der NATO nach 1991 gen Osten gegen Russland zu expandieren.[19]

Die Ukraine nahm in dieser Linie eine zentrale Rolle ein, und Washington stützte sich auf die Erfahrung, dass (West-)Deutschland nach einer Niederlage wieder zum Verbündeten wurde (wie nach dem Ersten Weltkrieg). Der Historiker Christopher Simpson beschrieb bereits 1988 die unglaubliche Rettung und Wiederverwertung europäischer Kriegsverbrecher durch das OSS und seine Nachfolger (« Strategic Services Unit » und später CIA), allen voran Deutsche und Ukrainer. Harry Rositzke, seit 1945 in München Leiter der « geheimen Operationen innerhalb der UdSSR » der ukrainischen Nazis – und ein loyaler Agent, der keine Namen nannte – gab 1985 zu: « Wir wussten genau, was wir taten. Die Grundlage des Jobs war es, jeden Abschaum zu benutzen, solange er antikommunistisch war ».[20] Die amerikanischen Historiker Breitman und Goda, Spezialisten für den « Holocaust » und reguläre Mitarbeiter des US-Außenministeriums, haben das Dossier 2010 vervollständigt.

Washington brauchte den Vatikan dringend, der als Massenretter von Kriegsverbrechern über den europäischen Klerus seine Zusammenarbeit mit den Erben des Deutschen Reichs fortsetzte, sie aber an seine Ausrichtung auf die Vereinigten Staaten als Herrscher über « Westeuropa » und große Geldgeber (für inländische, italienische und internationale Zwecke) anpasste. Die Kurie verwaltete weiterhin ihren unierten Pool in Lemberg über Prälaten und Untergrundpriester. Nachfolger des im November 1944 verstorbenen Szepticky war der Chef-Banderist Ivan Bucko, ein ehemaliger « Weihbischof von Lemberg » (seit 1929), der an den Vorbereitungen für Barbarossa und der gescheiterten « Rechristianisierung » der Russen beteiligt war. Washington ließ diesen « vatikanischen Experten für ukrainische Fragen mit radikal antirussischen Ansichten » im Sommer 1945 als « Apostolischen Visitator der Ruthenen der Ukrainischen Armee » (OUN-UPA) zu, der bis 1971 in Rom das Oberhaupt der « Ukrainer in Westeuropa » war.[21]

Bereits im Juli 1944, kurz bevor die Rote Armee in Lemberg einmarschierte, hatten die Massenmörder des « Obersten Ukrainischen Befreiungsrats » (UHVR), Prälaten eingeschlossen, unter römischen Fittichen « mit den westlichen Regierungen » verhandelt. Die britischen und amerikanischen Rivalen-Alliierten arbeiteten mit den Gruppen zusammen, die einerseits von Bandera-Stetsko (80% des ukrainischen Personals in den « Lagern für Vertriebene in Australien, Kanada, Großbritannien, den USA und anderen westlichen Ländern Ende der 1940er Jahre ») und andererseits von Lebed und dem unierten Prälaten Ivan Hrinioch, der Verbindungsmann zum Vatikan war, angeführt wurden.[22]

Die Amerikaner hatten bereits im Mai 1945 den Nazi-General (Mitglied der NSDAP) der Wehrmacht Reinhard Gehlen in der Nähe von München als Chefspion übernommen und eingesetzt: Gehlen, Chef des « deutschen militärischen Nachrichtendienstes an der Ostfront » in der besetzten UdSSR (Fremde Heere Ost, FHO), war für die « Verhöre » zuständig und hatte die sowjetischen Kollaborateure in allen besetzten Gebieten, einschließlich der Ukraine, geleitet und seit 1942 die Wlassow-Armee aufgebaut. Diese Soldaten der Roten Armee, die sich der Wehrmacht angeschlossen hatten, um nicht zugrunde zu gehen, bildeten kriminelle Banden, die in der UdSSR und 1943/44 sogar gegen die französischen Widerstandskämpfer vorgingen ebenso wie die unierten Nazis.[23] Gehlen, ein großer Kriegsverbrecher, erhielt 1945 immense Verantwortung: Geheimdienst- und subversive Aggressionsspionage gegen die UdSSR, aber auch antikommunistische Aktionen in der amerikanischen Zone. Adenauer, der ihn ebenso schätzte, übertrug ihm bei der Gründung der Bundesrepublik Deutschland im Herbst 1949 seinen Geheimdienst: Der große Nazi Gehlen leitete also den Bundesnachrichtendienst (BND) bis zu seiner Pensionierung 1968.[24] Angesichts der deutschen Erfahrung, die er seit den 1930er Jahren gesammelt hatte, war sein Beitrag in der Ukraine entscheidend. Da Gehlen ausschließlich von ehemaligen Nazis umgeben war, darunter seine ehemaligen Stellvertreter in der besetzten UdSSR, setzte er die deutsch-ukrainische Zusammenarbeit ohne Bruch fort.

London und Washington arbeiteten zusammen und wetteiferten im Einsatz von Bandera und seinen Schergen. Washington war diskreter, ließ aber zu, dass sich die Banderisten (in der Mehrheit) und andere Mitglieder der OUN in München und Umgebung neu formierten. Die alliierten Rivalen weigerten sich unter allen Vorwänden, Bandera und andere « geflüchtete » ukrainische Kriegsverbrecher an die UdSSR auszuliefern, die seit Anfang 1946 nach ihnen verlangte, um sie vor Gericht zu stellen. Die Amerikaner halfen Bandera, sich ab August 1945 in München niederzulassen, fälschten für ihn Ausweise (auf den Namen Stefan Popel) und andere gefälschte Dokumente, darunter eines über « Interniert in Nazi-Konzentrationslagern vom 15. September 1941 bis 6. Mai 1945 [und] befreit aus dem Konzentrationslager Mauthausen », eine der Legenden der heutigen « westlichen » Presse. Sie brachten ihn unter und verschafften ihm zahlreiche Vergünstigungen, darunter eine Reihe von Journalistenausweisen, auch für eine « französische » Zeitung.

Die CIA beauftragte Gehlen und seinen BND mit der « Bearbeitung » des kompromittierenden Bandera im Dienste der militärischen « Operationen » in der Ukraine – welche immer noch als geheim klassifiziert sind. Bandera berichtete direkt an Heinz Danko Herre, Gehlens ehemaligen Stellvertreter in der Fremde Heere Ost, der unter anderem in der Wlassow-Armee eingesetzt war und als « Gehlens Hauptberater » beim BND Bandera verehrte: « Wir kennen ihn seit etwa 20 Jahren, und er hat in und außerhalb Deutschlands mehr als eine halbe Million Anhänger. » Washington verschleppte Banderas seit 1955 gestellten Antrag auf ein Visum für die USA, aber der BND wollte seinen geliebten Bandera direkt mit den ukrainischen Nazis in Amerika in Kontakt bringen, die seit Ende der 1940er Jahre zu Zehntausenden eingewandert waren: Die Komplizenschaft zwischen der CIA und dem US-Justizministerium ermöglichte es, gegen das Gesetz zu verstoßen, das Nazis die Einwanderung untersagte. « Die CIA-Beamten in München » stimmten schließlich der Erteilung des Visums im Jahr 1959″ zu, aber Bandera konnte nicht in die USA gelangen: Ein KGB-Agent richtete ihn am 15. Oktober 1959 in München hin, da die Sowjets beschlossen hatten, dass sie sich die Wiederbelebung der Allianz zwischen der deutschen Spionage und den ukrainischen Fanatikern nicht leisten konnten » (Breitman und Goda). Aus diesem Grund weitete der heutige « Nationalheld » der « unabhängigen » Ukraine seine Aktivitäten nicht über den Atlantik aus.

Washington setzte seine Arbeit in der Ukraine und Umgebung, insbesondere in der Tschechoslowakei, in Zusammenarbeit mit dem BND fort, wobei « die CIA Geld, Vorräte, Ausbildung, Funkverbindungen und Fallschirmabwürfe für die ausgebildeten Agenten » der UPA bereitstellte. In den Vereinigten Staaten selbst beförderte die CIA andere banderistische Verbündete zu Vorboten der ukrainischen « Demokratie », wie Mykola Lebed, ein « notorischer Sadist und Kollaborateur der Deutschen », der Anfang 1945 mit Allen Dulles in Bern Kontakt aufgenommen hatte: Sie ließ diesen « Anführer, der für `Massenmorde an Ukrainern, Polen und Juden´ verantwortlich war » und von osteuropäischen Einwanderern denunziert worden war, einwandern, siedelte ihn als « ständigen Residenten » in New York an und ließ diesen Anführer der « ukrainisch-nationalen » Propaganda in den USA einbürgern. Seit 1955 wurden « Flugblätter aus Flugzeugen über der Ukraine abgeworfen und Radiosendungen mit dem Titel Nova Ukraina aus Athen für ukrainischen Konsum gesendet ». Alle NATO-Länder wurden zu diesem Zweck mobilisiert.

Als das ungarische Fiasko vom November 1956 die Militäraktionen in Osteuropa gestoppt hatte (und den obsessiven Wisner in den Wahnsinn trieb)[25], blühte eine sogenannte « gemeinnützige Organisation » (die wie alles andere von der CIA finanziert wurde) namens Prolog auf, welche die Ukraine mit antisowjetischer Propaganda überschwemmen sollte. Hrinioch, Lebeds Stellvertreter, leitete den Münchner Ableger der Organisation, die « Ukrainische Gesellschaft für Auslandsstudien ». Im Jahr « 1957 sendete Prolog 1.200 Radioprogramme mit 70 Stunden pro Monat und verteilte 200.000 Zeitungen und 5.000 Flugblätter. » Sie organisierte den Vertrieb von « Büchern ukrainischer nationalistischer Schriftsteller und Dichter » auch in der Sowjetukraine « bis zum Ende des Kalten Krieges ». Sie « finanzierte die Reise ukrainischer Studenten und Akademiker zu Hochschulkonferenzen, internationalen Jugendfestivals » und anderen Veranstaltungen: Nach ihrer Rückkehr erstatteten die Geförderten der CIA Bericht. Prolog war die einzige « Verbindungsorganisation für die Operationen der CIA in Richtung der Ukrainischen Sowjetrepublik und ihrer 40 Millionen ukrainischen Bürger ».

In den 1960er Jahren bekehrten sich die amerikanischen Banderisten, darunter Lebed, öffentlich zum Philosemitismus und prangerten systematisch « die Sowjets wegen ihres Antisemitismus » an, ein Thema, das heutzutage sehr beliebt ist. Der polnisch-amerikanische katholische Aristokrat Zbigniew Brzezinski, seit den 1950er Jahren eine tragende Säule der permanenten Subversion der UdSSR und der Spaltung der Ukraine und Russlands,[26] befürwortete 1977 als Nationaler Sicherheitsberater von Jimmy Carter die Ausweitung dieses großartigen Programms. In den 1980er Jahren, zwischen Carter und Ronald Reagan, diversifizierte Prolog in Richtung « andere sowjetische Nationalitäten, zu denen auch jüdische sowjetische Dissidenten gehörten – höchste Ironie », so Breitman und Goda. Geniale Taktik, nach Jahrzehnten der Feindseligkeit oder Gleichgültigkeit gegenüber europäischen Juden,[27] da die « westliche » Propaganda die einst als jüdisch-bolschewistisch verhasste UdSSR in ein Symbol des Antisemitismus verwandelte.

Die US-amerikanisch-deutsch-ukrainisch-nazistischen Operationen gegen die UdSSR und Osteuropa, die zunächst « Kartell », dann « Aerodynamic » und in den 1980er Jahren « Qrdynamic », « Pddynamic » und « Qrplumb » genannt wurden,[28] hatten nie aufgehört. Die Studie von Breitman und Goda endet 1990, « an der Schwelle zum Zusammenbruch » der UdSSR: In der Ukraine war alles bereit für die nächste Phase, die von Frau Nuland und ihren Leuten geleitet wurde.


[1] La Documentation, frz., n° 664, 10.07.1947, online.

[2] https://www.youtube.com/watch?v=rPVs5VuI8XI

[3] https://www.govinfo.gov/content/pkg/CHRG-113shrg91859/html/CHRG-113shrg91859.htm

[4] Ausgenommen China; in Russland fielen  damals« demokratische » Staaten ein der bekannten russophoben Koalition der NATO von 2022, daruter die Vereinigten Staaten, das frühere britische Weltreich (Kanada und Australien inbegriffen), Frankreich, Japan, Polen, Italien (vollständige Liste: https://fr.wikipedia.org/wiki/Intervention_alli%C3%A9e_pendant_la_guerre_civile_russe )

[5] Lacroix-Riz, Le Vatican, l’Europe et le Reich de la Première Guerre mondiale à la Guerre froide (1914-1955), Paris, Armand Colin, 2010, Kapitel 6 und passim.

[6]  Tottle, Fraud, Famine and Fascism, The Ukrainian Genocide Myth from Hitler to Harvard, Toronto, Progress Book, 1987, online, Kapitel 1-2.

[7] Le Vatican, l’Europe et le Reich, Kapitel 7, S. 332-333 ; und https://www.historiographie.info/ukr33maj2008.pdf

[8] Stepan Bandera, The Life and Afterlife of a Ukrainian Nationalist.Fascism, Genocide and Cult, Stuttgart, ibidem Press, 2014.

[9] Le Vatican, l’Europe et le Reich, Kapitel 7, S. 332-333 ; und https://www.historiographie.info/ukr33maj2008.pdf

[10] Le Vatican, l’Europe et le Reich, passim.

[11] Richard Breitman et Norman Goda, Hitler’s Shadow : Nazi War Criminals, US Intelligence and the Cold War, Nationalarchive, 2010, http://www.archives.gov/iwg/reports/hitlers-shadow.pdf, S. 76, und das gesamte Kapitel 5 « Collaborators : Allied intelligence and the Organization of Ukrainian Nationalists », S. 73-97 (übersetzt ins Französische À l’ombre d’Hitler. Les services secrets américains et les criminels nazis pendant la Guerre froide, Paris, J.-C. Godefroy, 2022, Kapitel 5 : « Collaborateurs : l’espionnage allié et l’organisation des nationalistes ukrainiens (OUN) »).

[12] Geoffrey Roberts, Les guerres de Staline, Paris, Delga, 2014 S. 437 (1. Ausgabe, Stalin’s Wars, 2006).

[13] Tottle, Fraud, Famine and Fascism, Kapitel 9, « Collaboration and collusion »

[14] Roman Dmowski, L’avenir de la Pologne, Kapitel « La question ukrainienne », dem Brief Nr. 396 beigefügte Übersetzung von Jules Laroche, Warschau, 24. August 1930, UdSSR 1918-1940, Bd. 678, Diplomatisches Archiv.

[15] « The Hearst press. The campaign continues »,Tottle, Fraud, Famine and Fascism, Kapitel 2, S. 13-21.

[16] Burton Hersh, The American Elite and the origins of the CIA, New York, Scribners, 1992, index Wisner.

[17] https://en.wikipedia.org/wiki/George_F._Kennan#Diplomatic_career, bibliographie énorme.

[18] Bibliographie Lacroix-Riz. « Impérialismes dominants en Ukraine de l’avant 1914 au sauvetage-recyclage germano-américain des criminels de guerre bandéristes (1890-1990) », chapitre de La Russie sans œillères, Paris, Delga, p. 145-169, 2022.

[19] Entretien James Peck, professeur d’histoire adjoint, New York University, collaborateur de Kennan pour ses ouvrages depuis les années 1980, avec le journaliste chinois Xia Wenxin, Global Times (GT), 29 mars 2022, https://www.globaltimes.cn/page/202203/1257094.shtml

[20] Interview du 16 janvier 1985, citée in Simpson, Blowback, p. 159, ce chapitre 12, et index Bandera et Lebed ; Rositzke, The CIA’s Secret Operations : espionage, counterespionage, and covert action, New York, Routledge, 2019 (1e édition, 1977).

[21] Le Vatican, l’Europe et le Reich, chap. 10-11, sur l’Ukraine soviétique, p. 614-615 et index Bucko.

[22] Mêlés, Breitman et Goda, Hitler’s Shadow, p. 77, et Rossolinski-Liebe, Stepan Bandera, plus précis, p. 280.

[23] Lacroix-Riz, La Non-épuration en France de 1943 aux années 1950, Paris, Dunod-Armand Colin, 2019, poche, 2022, p. 47, 82.

[24] Simpson, Blowback ; Naftali, « Reinhard Gehlen and the United States », in Breitman et al., U.S. Intelligence and the Nazis, p. 375-418. Pionnier, le journaliste E.H. Cookridge, agent de renseignements des Anglo-Américains pendant la guerre, Gehlen, spy of the century, London, Hodder and Stoughton, 1971.

[25] Puis au suicide (1965), Hersh, The old boys, et Simpson, Blowback, Index Wisner.

[26] https://en.wikipedia.org/wiki/Zbigniew_Brzezinski

[27] Peter Novick, The Holocaust in American Life, Boston, Houghton Mifflin, 1999, und David Wyman, The Abandonment of the Jews: America and the Holocaust 1941-1945, New York, Pantheon Books, 1984.

[28] Breitman und Goda, Hitler’s Shadow, Kapitel 5, passim (und Simpson, Blowback, Kapitel 12 und Rossolinski-Liebe, Bandera, Kapitel 7).


              Bandera and Ukrainian Nazism championed BY the ‘West

Annie Lacroix-Riz, Professor Emeritus of Contemporary History, University of Paris 7

The Ukraine war was launched by Russia after eight years of Ukrainian-Western aggression (2014-2022) against the Russian-speaking people of eastern Ukraine. Their 14,000 deaths, mostly civilians, had interested our mainstream media as little as those in Iraq, Serbia, Afghanistan and Syria, all attacked, since 1991, by the United States in its global quest for control of oil, gas and other raw materials, under the cover of NATO – under sole American command since its foundation (1950). The Western coalition, which from the outset ridiculed the official Russian goal of « denazification » announced in February 2022 – in line with the « political principles » enshrined in the Potsdam Conference Protocol (1 August 1945)[1] – claims to be acting against Russia in the name of « democracy » (the new name for the « Free World » of the Soviet era). As the war goes on, the ‘West’ has asjusted the concept of ‘democracy’ and ‘covered up’ the veneration of the ‘allied’ Ukrainian state for its war and pre-war criminals. Thus it sets up the Ukrainian Nazi Stepan Bandera (1909-1959) as a symbol of « Ukrainian independence » : a slight flaw that it forgives him just like it forgives the post-Maidan Ukrainian « democracy » for the promoting of Nazi groupings and for the bludgeoning of the Ukrainian people by billionaire Zelenski, a worthy successor to the billionaire Poroshenko – destroying labour law, from working hours to wages, and banning opposition parties and newspapers, as required by US « investors ».

Ukrainian-American « democracy » since 2004: THE « national hero » and US oil majors

Bandera has only become a ‘national hero’ since the US ‘Orange Revolution’ of 2004, and especially since the February 2014 Maidan coup organised by Washington against an inacceptable Ukrainian government – legitimate but pro-Russian. Its orchestrator, the Deputy Secretary of State for Political Affairs, Victoria Nuland, a neo-conservative madonna of the National Endowment for Democracy (CIA) and compulsive Russophobe (and Sinophobe), has been in charge of her Ukrainian post since 1993, under both Democratic and Republican administrations (excluding the Trump presidency). She confessed on 13 December 2013 before the National Press Club, in a conference financed by oil group Chevron[2] , then on 15 January 2014 before the Senate Foreign Policy Committee, that the US government had, since the fall of the USSR, « spent five billion dollars » to bring « democracy » to Ukraine – and that Chevron had on 5 November signed a deal for $10 billion investment in drilling that would end the country’s « dependence on Russia »[3] . Ms Nuland, a sponsor of the May putschists, has since appointed Ukrainian governments and presided, along with the rest of the state apparatus, over the comprehensive rearmament of Ukraine, which Washington has effectively integrated into NATO operations since July 2021[4] .

US intimacy with Ukrainian Nazism in general preceded the fall of the USSR. Their interest in the Ukrainian treasure trove, like that of all imperialisms, has never ceased since the « opening up » of Tsarist Russia, which had handed over its modern, concentrated economy, from banking to raw materials. As the Reich had long been at the forefront of the Ukrainian scene, especially since the First World War, American banks co-operated with the Reich in the interwar period. But in the secondary role that German primacy dictated.

The German era of Ukrainian Nazism

For the Reich, the first power to recognise Russia in 1922, held sway in Soviet Russia, which was treated as a pariah by the imperialist ‘international community’. Even in the Ukraine, which it had wrested in 1918 (until its defeat in November) from Russia, which was besieged on all sides by fourteen imperialist powers from 1918 to 1920[5] , and which the Bolsheviks reconquered in 1920. eBy recognising the Soviet state, Berlin recovered its capacity to make trouble, ‘covered’ by the Vatican: as an auxiliary of the Reich since the end of the 19th century and even more so since 1914, the Curia commissioned the German Catholic clergy to carry out military espionage in preparation for the planned new assault[6] .

Nazi banditry in the pre-war period

It was in this context that Bandera grew up, a typical product of Eastern Galicia (Western Ukraine) Uniatism, the Roman Church’s weapon of war against Orthodoxy since 1595-1596. The son of a Uniate priest, he was raised like his peers in the fanatical hatred of Poles, Russians, Jews and other enemies, under the authority of Andrei Szepticky, the Uniate bishop of Lemberg (Lwow in Polish, Lvov in Russian, Lviv in Ukrainian) appointed in 1900. A Russophobe, Pole-hater and hardcore anti-Semite, Szepticky, like all his predecessors, had to convert the Orthodox in the East, a mission linked to the Germanic conquest. At first, he served Vienna, mistress of Eastern Galicia, then, since Pius X preferred the powerful Hohenzollerns to the moribund Habsburgs, the bishop assisted the imperial, « republican » and Hitlerian Reich’s Drang nach Osten (« push to the East ») until his death (November 1944).

The Reich, which before 1914 financed ‘Ukrainian autonomism’ against Russia, turned Ukraine into a military stronghold during the First World War. Since 1929, Berlin had  supported the « Organisation of Nationalist Ukrainians » (OUN) that Stefan Bandera (20), « head of the Ukrainian terrorist organisation in Poland », had founded with his loyal lieutenants Mykola Lebed and Yaroslav Stetsko. They participated in the anti-Soviet campaign on the « genocidal famine in Ukraine » described as early as 1987 by the Canadian photographer and trade unionist Douglas Tottle, a pioneer in the study of Ukrainian Nazism[7]. Launched by the Reich and the Vatican in the summer of 1933, i.e. after the excellent harvest of July had put an end to the famine, and zealously echoed by all their allies, including Poland, with Lwow as its centre, it prepared the ideological ground for the conquest of Ukraine. Berlin and the Vatican had committed themselves in one of the two secret articles of the Reich Concordat of July 1933 to carry out the task together[8] .

The Banderists also rendered great services in Poland, not only against the Jews but also against the state. Bandera and Lebed murdered the Polish Home Minister, Bronisław Pieracki, on 15 June 1934, the peak year of German attacks on heads of state and ministers, even though he, like his leaders, Pilsudski and Beck, was eager to please his  ‘German friends’. In Eastern Galicia, the OUN Nazis played, Grzegorz Rossolinski-Liebe wrote in 2014 in his seminal thesis on Bandera, the same role as Ante Pavelitch’s Croatian Ustashas, the Slovak Hlinka Party Nazis, the Romanian Iron Guards and other Eastern European Nazis: stuffed with marks, they had all ’embraced fascism, anti-Semitism, racial supremacism, war worship and a whole range of right-wing values’[9] . In order not to offend its German ‘friends’, Warsaw commuted Bandera’s and Lebed’s death sentences prounounced in (as late as) 1936 to life imprisonment. The German occupiers released them after the invasion of September 1939.

The Nazi bandits in the Second World War

Since then, the Uniate ONU, all-powerful in Slovak and Polish Ukraine (but absent from Soviet Ukraine), was the Reich’s lackey. It was subdivided in 1939-1940 into OUN-M and OUN-B, respectively led by Andrei Melnik and by the Bandera-Lebed-Stetsko trio, divided only by their disagreement for the show on « Ukrainian independence »: Melnik no longer brouhjt up, and Bandera only paid lip service to « independence », which the Reich did not want at any price.

The two OUNs helped the Sipo-SD (the Gestapo) and the Abwehr prepare for the occupation of Poland and later the USSR. Its members populated the ‘police academies’ of occupied Poland and increased their devastation after Barbarossa: alongside the Wehrmacht, they immediately liquidated 12,000 Jews in Eastern Galicia, and did not stop there. As Sipo-SD auxiliaries, they relentlessly tortured and exterminated, with the blessing of the Uniate clerics, including Szepticky, blesser of the banditry of the 14e Legion of the Waffen SS Galicia (1943-1944) as well as others. In Einsatzkommandos, prisons, concentration camps and elsewhere, both ONUs massacred ‘enemies of the Ukrainian nation’: ‘non-loyal’ Ukrainians, Jews of all nationalities, Russians and non-Jewish Poles, including the Volhynia 100,000, a Bandera feat that disturbs the current (falsely) idyllic Warsaw-Kiev relationship. In Poland and the USSR, until the complete Soviet liberation of the Ukraine (Lvov, July 1944), these champions of ‘ethnic cleansing’ played the role of ‘satellite states [of the Reich] par excellence’ (Croatia and Slovakia) in the ‘destruction of the Jews’[10] . The official, much over-played, conflict, between Berlin and the Banderists on Ukrainian « independence », earned Bandera and Stetsko imprisonment in a « camp of honour » in Sachsenhausen (30 km from Berlin) in 1942. Lebed, on the run, led the « Ukrainian Insurgent Army » (UPA) on their behalf: formed in 1942 from the auxiliary police forces of the Wehrmacht and the SS, the UPA liquidated their common enemies.

Bandera and Stetsko were released from their hotel-like « bunker of honour » in September 1944, they later told the CIA. By July 1944, many of the mass murderers had left Ukraine in German vans. Berlin founded for its Ukrainian Nazis a « Ukrainian Supreme Liberation Council » (UHVR), then, in November 1944, a « Ukrainian National Committee »‑‑ with a Banderist majority. What convincing evidence of « national and anti-Nazi resistance » ! The Soviet capture of Berlin made them rush to Munich, the historical centre of internal Nazism and of the expansion of the Deutschtum since the interwar period[11] , which in spring 1945 became one of the capitals of the American occupation zone. Of the « 250,000 Ukrainians » settled in 1947 « in Germany, Austria and Italy », the so-called « displaced persons », « a large number were known members or sympathisers of the OUN »[12] .

The rest of the OUN-UPA criminals had remained in what was now Soviet Eastern Galicia, where they still massacred clandestinely, under the leadership of their Uniate clerics: « in Western Ukraine », « tens of thousands » of them killed « 35,000 Soviet army and party cadres between 1945 and 1951 »[13] , led by their foreign friends, not only Germans, but also Americans.

From the post-Stalingrad legend of the fight for national independence to the articles in Le Monde of January 2023

With the defeat of the Reich looming after Stalingrad, the OUN-UPA began to invent a ‘resistance’ story: key to current Russophobic propaganda, this legend was disseminated throughout the ‘West’ when the Bandera clique officially became ‘allies’ against the USSR. Thus the myth developed of a « resistance of Ukrainian nationalists » that was as anti-Nazi as it was anti-Bolshevik, and which is now propogated by the « Western » mainstream press. On 7 and 8 January, Le Monde devoted two articles to Bandera, this innocuous hero of Ukrainian independence. The first, « Stepan Bandera, l’antihéros ukrainien glorifié après l’agression russe » (Stepan Bandera, the Ukrainian anti-hero glorified after the Russian attack), was so over-indulgent that a second article was published, perhaps in response to the numerous reactions. The title was more engaging‑ « War in Ukraine: the myth of Bandera and the reality of a Nazi collaborator ». Bandera « fought by all means to free Ukraine from the successive yokes of Poland and the Soviet Union ». He collaborated with « Nazi Germany » only for this noble objective, which made him see in Hitler « a possible ally to launch the Ukrainian national revolution against the Soviet oppressor who had orchestrated, among other atrocities, the great famine of 1932-1933, the Holodomor, decimating 3 to 5 million Ukrainians. So he had plenty of excuses.

The two articles, full of patent lies and lies by omission, make Bandera « a symbol of resistance and national unity », a complex and « controversial » hero. This description outraged Arno Klarsfeld, who is now alarmed by the « Western » glorification of Ukrainian Nazis: « Le Monde is becoming a biased and disingenuous newspaper: Bandera is not a « controversial » figure – he actively participated in the Shoah. Would Le Monde also describe Goring as « controversial »?  How shameful for a serious newspaper!!! » On March 15, 2014, the newspaper was still admitting that, with the May coup,  Nazis were in power in Ukraine. No wonder, considering its Russophobia inherited from the organ of the Committee of the Forges, Le Temps, its predecessor, it read: « The Ukrainian far right, an unexpected target for Moscow. The focus on Maïdan’s ultra-minority of small neo-Nazi groups feeds Russian propaganda against the new power in Kiev ». So, do they have a point? Historical science had already advanced in 1987, thanks to Tottle, on the « genocidal famine », the massacres and the lies of the OUN-OPA as to its activities from 1929 to 1945[14] . Rossolinski-Liebe – whose personal safety was threatened and whose conferences were banned after the « orange revolution » in Ukraine – completed the picture on the undiscuted criminal Bandera was. The article in Le Monde of 8 January mentions his thesis, without going into its actual content.

The American tutelage on the Ukrainian file since 1944-1945

The Ukrainian-Nazi heroes of « national independence » played an important role in the long preparations for the present American era of Ukraine. In its goal of world conquest, the US included Russia in general, and Ukraine in particular, but had to content itself with a minor role in the era of German-led « Europe »[15] . American finance had been associated with German capital in Eastern Europe since 1919. Its mainstream press, including the Hearst group, a mouthpiece for German-American circles, participated in the ‘genocidal famine in Ukraine’ campaign from 1935 onwards – fifty years before the Reaganite fixation on ‘Holodomor’ (its new name)[16] . The end of the Second World War signalled the time, if not for the succession of the Reich, at least for collaboration with its heirs with a view, among other things, to conquering the Ukraine.

The American strategy of conquering the whole of Europe was revealed from the territorial compromise of Yalta in February 1945, which was despised from the outset, to the final decision in 1947-1948 to liquidate not only the Soviet zone of influence, but the Soviet state with it. The task was entrusted to Frank Wisner and George Kennan. Wisner, a Wall Street lawyer, had been sent to Romania in 1944 by Allen Dulles, the head of the OSS-Europe since November 1942, in Bern: it was necessary to avoid a Soviet future for this country, the champion of anti-Semitic massacres, by negotiating with its elites who had been involved in it[17] . Kennan, a diplomat, had spent his career, since 1931 in Riga (Latvia) and then in various posts, fighting the USSR[18] . The State Department therefore entrusted this tandem, within the framework of the CIA (official successor of the OSS) founded in July 1947, with the application of Directive 10/2 of the National Security Council of 18 June 1948, which prescribed the general liquidation of European socialism[19] . A Cold War star, Kennan, sensible in retirement, warned Washington, in vain, against NATO’s expansion to the East, against Russia, after 1991[20] .

Ukraine played a central role in this line, and Washington relied on the experience of (West) Germany, which had just been defeated (as after World War One). The historian Christopher Simpson described as early as 1988 the incredible rescue and recycling by the OSS and its successors (the « Strategic Services Unit » and later the CIA) of European war criminals, mainly Germans and Ukrainians. Harry Rositzke, head of the « secret operations inside the USSR » of Ukrainian Nazis since 1945 in Munich – and a loyal agent who did not drop any names – admitted in 1985: « We knew perfectly well what we were doing. The basis of the job was to use any scum as long as they were anti-communists »[21] . The American historians Breitman and Goda, specialists in the « Shoah » and regular collaborators of the State Department, completed the dossier in 2010.

Washington had great need of the Vatican, which, as a mass rescuer of war criminals via the European clergy, maintained its collaboration with the heirs of the Reich but re-aligned it to fit the United States, the master of « Western Europe » and a major donor of funds (for domestic, Italian and international use). The Curia continued to manage its Lvov uniate breeding-ground, via prelates and clandestine priests. Szepticky, who died in November 1944, was succeeded by the Banderist leader Ivan Bucko, former ‘auxiliary bishop of Lvov’ (since 1929), who had been involved in the preparations for Barbarossa and the failed ‘re-Christianisation’ of the Russians. In the summer of 1945, Washington approved this « Vatican expert on Ukrainian issues [with] radically anti-Russian opinions » as « apostolic visitor to the Ruthenians of the Ukrainian army » (the OUN-UPA), and the head of « Ukrainians in Western Europe » in Rome until 1971[22] .

As early as July 1944, just before the Red Army entered Lvov, the mass murderers of the ‘Ukrainian Supreme Liberation Council’ (UHVR), including the prelates, had negotiated in the guise of the Roman wing ‘with Western governments’. The British and American allies collaborated with the groups led by Bandera-Stetsko (80% of the Ukrainian workforce in the ‘displaced persons camps in Australia, Canada, Britain, the United States and other Western countries in the late 1940s’) and Lebed and the Uniate prelate Ivan Hrinioch, the Vatican liaison officer[23] .

In May 1945, the Americans had taken over and installed the Nazi general (member of the NSDAP) of the Wehrmacht Reinhard Gehlen as chief spy near Munich: head of the « German military intelligence on the Eastern front » in the occupied USSR (Fremde Heere Ost, FHO), Gehlen, responsible for « interrogations », had directed the Soviet collaborators in all the occupied regions, including the Ukraine, and  built up the Vlassov army since 1942. These Red Army soldiers, who rallied to the Wehrmacht in order not to perish, formed criminal gangs that rendered the same services in the USSR and even against the French Resistance in 1943-1944[24] , as the Uniate Nazis. Gehlen, a great war criminal, was given immense responsibilities in 1945: intelligence and atttack-related espionage against the USSR, but also anti-communist actions in the American zone. Adenauer, who liked him just as much, entrusted him with the secret services when the FRG was founded in the autumn of 1949: the great Nazi Gehlen thus headed the Bundesnachrichtendienst (BND) until his retirement in 1968[25] . Given the German experience acquired since the 1930s, his contribution in Ukraine was decisive. Surrounded exclusively by former Nazis, including his former deputies in the occupied USSR, Gehlen thus maintained German-Ukrainian collaboration without interruption.

London and Washington collaborated and competed in the use of Bandera and his henchmen. Washington was more discreet, but allowed the Banderists (the majority) and other members of the OUN to regroup in and around Munich. The rival Allies refused under any pretext to hand over Bandera and other Ukrainian ‘refugee’ war criminals to the USSR, which had been demanding their trial since early 1946. The Americans helped Bandera to settle in Munich as early as August 1945, forged identity papers for him (in the name of Stefan Popel) and other false documents, one of which read « interned in the Nazi concentration camps from 15 September 1941 to 6 May 1945 [and] released from the Mauthausen concentration camp »‑ one of the legends of the current « Western » press. They sheltered him and provided him with many facilities, including a set of journalist ID cards, including for a « French » newspaper.

The CIA entrusted Gehlen and his BND with the task of « handling » the controversial Bandera, in the service of the – still classified – military « operations » in Ukraine. Bandera reported directly to Heinz Danko Herre, Gehlen’s former second-in-command at the Fremde Heere Ost, who was assigned to the Vlassov army among other things and who, as Gehlen’s « main adviser » at the BND, loved Bandera: « We have known him for about 20 years, and he has more than half a million supporters inside and outside Germany. » Washington stalled Bandera’s application for a visa to stay in the United States since 1955, but the BND wanted to put its beloved Bandera in direct contact with Ukrainian Nazis in America, who had been immigrating in tens of thousands since the late 1940s: the complicity between the CIA and the US Department of Justice made it possible to violate the law prohibiting immigration by Nazis. « CIA officials in Munich » eventually agreed « to the granting of the [so-called] visa in 1959 », but Bandera was not able to get to the United States: a KGB agent executed him in Munich on 15 October 1959, « the Soviets having decided that they could not afford the resurrection of the alliance between German espionage and Ukrainian fanatics » (Breitman and Goda). This is why the current « national hero » of « independent » Ukraine did not expand his activities across the Atlantic.

Washington, again in collaboration with the BND, had continued its work in and around Ukraine, including Czechoslovakia, with « the CIA providing money, supplies, training, radio facilities and parachute drops for trained agents » of the UPA. In the United States itself, the CIA promoted other Banderist allies into symbols of Ukrainian « democracy », such as Mykola Lebed, a « notorious sadist and collaborator with the Germans », who in early 1945 had made contact with Allen Dulles in Bern: In 1955, Dulles had the leader of the « Ukrainian national » propaganda movement in the United States naturalized and helped a man responsible for « mass murders of Ukrainians, Poles and Jews »settle in New York as a « permanent resident » Since 1955, « leaflets were flown over Ukraine, and radio broadcasts called Nova Ukraina were broadcast from Athens for Ukrainian consumption ». All NATO countries were mobilised for this purpose.

When the Hungarian fiasco of November 1956 had halted military action in Eastern Europe (and driven the obsessive Wisner to madness[26] ), a so-called ‘non-profit association’ (financed, like the rest, by the CIA), known as Prolog, flourished, charged with flooding the Ukraine with anti-Soviet propaganda. Hrinioch, Lebed’s second-in-command, headed its Munich branch, the « Ukrainische Gesellschaft für Auslandsstudien » (Ukrainian Society for Foreign Studies). In « 1957, Prolog broadcasted 1,200 radio programmes ar a rate of 70 hours a month, and distributed 200,000 newspapers and 5,000 leaflets. It organised the distribution of « books by Ukrainian nationalist writers and poets », including in Soviet Ukraine, « until the end of the Cold War ». It « financed the travelling of Ukrainian students and professors to academic conferences, international youth festivals » and other events: on their return, the grantees reported to the CIA. Prolog was the only « conduit for CIA operations to the Ukrainian Soviet Republic and its forty million Ukrainian citizens.

In the 1960s, the American Banderists, including Lebed, made their public conversion to philosemitism, systematically denouncing « the Soviets for their anti-Semitism » – a very fashionable topic these days. The Polish-American Catholic aristocrat Zbigniew Brzezinski, a pillar since the 1950s of the permanent subversion of the USSR and the Ukraine-Russia split[27] , advocated in 1977, as Jimmy Carter’s national security advisor, the extension of this magnificent programme. In the 1980s, under both Carter and Reagan, Prolog reached out to « other Soviet nationalities, which included Jewish Soviet dissidents, the supreme irony », according to Breitman and Goda. This was a brilliant tactic, after decades of hostility or indifference to European Jews[28] , as « Western » propaganda transformed a USSR once hated as Judeo-Bolshevik into a symbol of antisemitism.

The American-German-Ukrainian-Nazi operations against the USSR and Eastern Europe, called « Cartel » and then « Aerodynamic » and in the 1980s « Qrdynamic », « Pddynamic » and « Qrplumb »[29] had never stopped. Breitman and Goda’s study ends in 1990, « on the threshold of the collapse » of the USSR: everything was then ready in Ukraine for the next phase, under the management of Ms Nuland and her followers.


[1] La Documentation française, n° 664, 10 July 1947, online.

[2] https://www.youtube.com/watch?v=rPVs5VuI8XI

[3] https://www.govinfo.gov/content/pkg/CHRG-113shrg91859/html/CHRG-113shrg91859.htm

[4] https://en.wikipedia.org/wiki/Victoria_Nuland, 

[5] Leacing apart China, which is a ‘people’s democracy’, the ‘democratic’ powers of the 2022 NATO-Russian coalition include the United States, the former British Empire (including Canada and Australia), France, Japan, Poland, Italy (full list: https://fr.wikipedia.org/wiki/Intervention_alli%C3%A9e_pendant_la_guerre_civile_russe )

[6] Lacroix-Riz, Le Vatican, L’Europe et le Reich de la Première Guerre à la Guerre froide (1914-1955), Paris, Armand Colin, 2010 , chapter 6 and passim.

[7]  Tottle, Fraud, Famine and Fascism, The Ukrainian Genocide Myth from Hitler to Harvard (Toronto: Progress Book, 1987), online, chapters 1-2.

[8] The Vatican, Europe and the Reich, Chapter 7, including pp. 332-333; and https://www.historiographie.info/ukr33maj2008.pdf

[9] Stepan Bandera, The Life and Afterlife of a Ukrainian Nationalist. Fascism, Genocide and Cult, Stuttgart, ibidem Press, 2014

[10] Raùl Hilberg, The Destruction of the Jews of Europe, Paris, Gallimard, 1991, 2 vols. 2, p. 612-642.

[11] The Vatican, Europe and the Reich, passim.

[12] Richard Breitman and Norman Goda, Hitler’s Shadow: Nazi War Criminals, US Intelligence and the Cold War, National Archives, 2010, http://www.archives.gov/iwg/reports/hitlers-shadow.pdf, p. 76, and all chapter 5 ‘Collaborators: Allied intelligence and the Organization of Ukrainian Nationalists’, pp. 73-97 (now translated, In Hitler’s Shadow. Les services secrets américains et les criminels nazis pendant la Guerre froide, Paris, J.-C. Godefroy, 2022, chapter 5: ‘Collaborateurs: Le Renseignement allié et l’ Organisation dos Nationalistes ukrainiens (OUN)’).

[13] Geoffrey Roberts, Stalin’s Wars, Yale University Press, 2006).

[14] Tottle, Fraud, Famine and Fascism, chapter 9, « Collaboration and collusion ».

[15] Roman Dmowski, The Future of Poland, chap. The Ukrainian Question », translation appended to letter 396 by Jules Laroche, Warsaw, 24 August 1930, USSR 1918-1940, vol. 678, Diplomatic Archives.

[16] « The Hearst press. The campaign continues’, Tottle, Fraud, Famine and Fascism, Chapter 2, pp. 13-21.

[17] Burton Hersh, The American Elite and the origins of the CIA, New York, Scribners, 1992, Wisner index.

[18] https://en.wikipedia.org/wiki/George_F._Kennan#Diplomatic_career, huge bibliography.

[19] Lacroix-Riz bibliography. «  L’Impérialisme dominant en Ukraine d’avant 1914 au sauvetage-recyclage des criminels de guerre bandéristes (1890-1990) « , chapter in La Russie sans oeillères, Paris, Delga, pp. 145-169, 2022.

[20] Interview of James Peck, assistant professor of history, New York University, Kennan’s co-author since the 1980s, with Chinese journalist Xia Wenxin, Global Times (GT), 29 March 2022, https://www.globaltimes.cn/page/202203/1257094.shtml

[21] Interview of 16 January 1985, quoted in Simpson, Blowback, p. 159, this chapter 12, and index Bandera and Lebed; Rositzke, The CIA’s Secret Operations: espionage, counterespionage, and covert action, New York, Routledge, 2019 (1e edition, 1977).

[22] The Vatican, Europe and the Reich, chapters 10-11, on Soviet Ukraine, pp. 614-615 and Bucko index.

[23] Mixed, Breitman and Goda, Hitler’s Shadow, p. 77, and Rossolinski-Liebe, Stepan Bandera, more precise, p. 280.

[24] Lacroix-Riz, La Non-épuration en France de 1943 aux années 1950, Paris, Dunod-Armand Colin, 2019, paperback, 2022, pp. 47, 82.

[25] Simpson, Blowback ; Naftali, ‘Reinhard Gehlen and the United States’, in Breitman et al, U.S. Intelligence and the Nazis, pp. 375-418. Pioneering journalist E.H. Cookridge, Anglo-American wartime intelligence officer, Gehlen, spy of the century, London, Hodder and Stoughton, 1971.

[26] Then to suicide (1965), Hersh, The old boys, and Simpson, Blowback, index Wisner.

[27] https://en.wikipedia.org/wiki/Zbigniew_Brzezinski

[28] This incident, Peter Novick, The Holocaust in American Life, Boston, Houghton Mifflin, 1999, now L’holocauste dans la vie américaine, Paris, Gallimard, 2001 , indispensable, and David Wyman, The Abandonment of the Jews: America and the Holocaust 1941-1945, New York, Pantheon Books, 1984, now L’abandon des juifs. Les Américains et la Solution finale, Paris, Flammarion, 1987.

[29] Breitman and Goda, Hitler’s Shadow, chapter 5, passim, (and Simpson, Blowback, chapter 12 and Rossolinski-Liebe, Bandera, chapter 7).

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